El Jadida ★ Mazagan ★ ⵎⴰⵣⴰⵖⴰⵏ Mazagão Doukkala Morocco
La Charte Organisationnelle:
Sans Doukkala, El Jadida, Mazagan, Mazagão ne sont que des noms sans esprits, sans corps, sans âme et surtout sans identité régionale.
Cette approche de mettre Doukkala sur le premier plan et en valeur permet de valoriser notre Ville et son passé ainsi que son présent et cela pour le bien être des deux entités et leurs habitants. Cette réciprocité de rénovation sont comme les racines et les fruits d'un même arbre solidement enracinée dans cette terre qui offre un rivage a l'Atlantique et sert une plaine a l'Atlas et un lieu de convergence des autres versant de la façade maritime du Maroc.
Sauver l'Esprit de Doukkala de l’amnésie, démontrer son Amour pour El Jadida, la ville de nos Amours et célébrer nos Mémoires Européennes et surtout Françaises de Mazagan sont les structures formatives de notre Personnalité et Identité.
Pour tout cela nos efforts doivent se concentrer a rendre la dignité institutionnelle a Doukkala et la fierté civique a El Jadida, les deux demeurent parallèles, connective et cognitive dans le sens territorial comme dans le sens culturel.
Pour toute ces considérations, j'ai opté pour le nom de
Doukkala Esprits, El Jadida Amours et Mazagan Mémoires.
Témoignages de Mazagan et Souvenirs d'El Jadida pour Doukkala
Made in Mazagan et Mémoires d'El Jadida.
Nous voulons aussi garder en vue et en vie Doukkala qui fut rayé de la Carte Administrative du Maroc. Mettre Doukkala ici est notre manière de dénoncer vigoureusement cet arbitraire et cette manœuvre inconsidérée et
Ce Groupe se positionne dans le cadre national marocain avec une approche et une dimension régionale.
De ce fait, toute participation dans ce groupe vise a réaliser certains objectifs dont les plus en vue sont les suivants, a savoir:
- de prés ou de loin contribuer dans la consolidation de notre mémoire de Doukkali, de Mazaganais et de Jdidi et cela en tant que Marocain,
- de stimuler le partage du bien entre les habitants de notre région de Doukkala et de notre ville El Jadida,
- de faciliter le renouvellement des potentialités et des ressources humaines, économiques, sociales et culturelles de Doukkala, d'El Jadida et du Maroc.
- de permettre le rassemblement des potentialités et des énergies constructives et solidaires avec les objectifs de ce Groupe et de les enrichir pour faire avancer les demandes et les doléances des habitants de Doukkala et d'El Jadida auprès des instances responsables au niveau régional et national,
- de prendre des actions dans le but de renforcer le droit a la voix de Doukkala et d'El Jadida,
La Charte Organisationnelle:
Sans Doukkala, El Jadida, Mazagan, Mazagão ne sont que des noms sans esprits, sans corps, sans âme et surtout sans identité régionale.
Cette approche de mettre Doukkala sur le premier plan et en valeur permet de valoriser notre Ville et son passé ainsi que son présent et cela pour le bien être des deux entités et leurs habitants. Cette réciprocité de rénovation sont comme les racines et les fruits d'un même arbre solidement enracinée dans cette terre qui offre un rivage a l'Atlantique et sert une plaine a l'Atlas et un lieu de convergence des autres versant de la façade maritime du Maroc.
Sauver l'Esprit de Doukkala de l’amnésie, démontrer son Amour pour El Jadida, la ville de nos Amours et célébrer nos Mémoires Européennes et surtout Françaises de Mazagan sont les structures formatives de notre Personnalité et Identité.
Pour tout cela nos efforts doivent se concentrer a rendre la dignité institutionnelle a Doukkala et la fierté civique a El Jadida, les deux demeurent parallèles, connective et cognitive dans le sens territorial comme dans le sens culturel.
Pour toute ces considérations, j'ai opté pour le nom de
Doukkala Esprits, El Jadida Amours et Mazagan Mémoires.
Témoignages de Mazagan et Souvenirs d'El Jadida pour Doukkala
Made in Mazagan et Mémoires d'El Jadida.
Nous voulons aussi garder en vue et en vie Doukkala qui fut rayé de la Carte Administrative du Maroc. Mettre Doukkala ici est notre manière de dénoncer vigoureusement cet arbitraire et cette manœuvre inconsidérée et
Ce Groupe se positionne dans le cadre national marocain avec une approche et une dimension régionale.
De ce fait, toute participation dans ce groupe vise a réaliser certains objectifs dont les plus en vue sont les suivants, a savoir:
- de prés ou de loin contribuer dans la consolidation de notre mémoire de Doukkali, de Mazaganais et de Jdidi et cela en tant que Marocain,
- de stimuler le partage du bien entre les habitants de notre région de Doukkala et de notre ville El Jadida,
- de faciliter le renouvellement des potentialités et des ressources humaines, économiques, sociales et culturelles de Doukkala, d'El Jadida et du Maroc.
- de permettre le rassemblement des potentialités et des énergies constructives et solidaires avec les objectifs de ce Groupe et de les enrichir pour faire avancer les demandes et les doléances des habitants de Doukkala et d'El Jadida auprès des instances responsables au niveau régional et national,
- de prendre des actions dans le but de renforcer le droit a la voix de Doukkala et d'El Jadida,
- de partager avec le reste des autres membres tout le respect du et de promouvoir la région de Doukkala et la ville d'El Jadida.
Tous droits réservés a Said El Mansour Cherkaoui écrits, photos et publications.
Il est prié que toute copie du contenu de ce groupe devrait citer la source avec le nom de ce groupe et l'auteur initial.
Ces connexions vivaces et colorées par chacun de nous et reliées avec la terre fertile, l'espace mythique et l'environnement réel se sont tissées a travers les âges et les générations et cela par dessus les nuages comme de nouvelles formes construites par des fumées et des senteurs de chaque Farane du propre voisinage de chacun et chacune de nous tous et toutes ayant pétri sa propre histoire fantastique de la Grande Évasion a travers les grilles de fer de cette porte sur la mer. Juste a ses côtés, une perle de nos désirs et de nos goûts demeure effectivement un navire Farane avec un hublot sur la mer.
Le parfum croustillant, la senteur appétissante et le goût de l'hospitalité Doukkalaise de notre pain quotidien qu'il soit blé, Khaless Force or Dra, sculpté par la main tatouée au Henné de nos Mères en y apposant son signe de reconnaissance et son toucher pour en faire notre régal quotidien, tout devient une invitation émotionnelle et affectueuse de notre berceau enfantin, notre Ville d'hier, d'aujourd'hui et de demain.
C'est dans et en cela ou se rencontre notre mémoire du goût de Mazagao, de Mazagan, d'El Jadida et de son giron régional, notre Éternel Doukkala.
Go Dos Kalla, les Dukes de Alla, bon voyage pour les uns comme pour les autres, proches ou lointains.
Doukkala demeure votre et notre fortin et votre et notre fierté ainsi que l'Héritage de chacun.
Un don pour vos enfants dans ce Maroc qui doit avoir Doukkala comme le sien et comme le nôtre ensemble dans partage comme la reconnaissance institutionnelle de notre Région Doukkala sur la Carte Administrative de tout Marocain.
Pour Khatiba Moundib et El Mostafa Larhnimi les autres qui sont les miens.
Said El Mansour Cherkaoui 3 / 21 / 2017
Tous droits réservés a Said El Mansour Cherkaoui écrits, photos et publications.
Il est prié que toute copie du contenu de ce groupe devrait citer la source avec le nom de ce groupe et l'auteur initial.
Ces connexions vivaces et colorées par chacun de nous et reliées avec la terre fertile, l'espace mythique et l'environnement réel se sont tissées a travers les âges et les générations et cela par dessus les nuages comme de nouvelles formes construites par des fumées et des senteurs de chaque Farane du propre voisinage de chacun et chacune de nous tous et toutes ayant pétri sa propre histoire fantastique de la Grande Évasion a travers les grilles de fer de cette porte sur la mer. Juste a ses côtés, une perle de nos désirs et de nos goûts demeure effectivement un navire Farane avec un hublot sur la mer.
Le parfum croustillant, la senteur appétissante et le goût de l'hospitalité Doukkalaise de notre pain quotidien qu'il soit blé, Khaless Force or Dra, sculpté par la main tatouée au Henné de nos Mères en y apposant son signe de reconnaissance et son toucher pour en faire notre régal quotidien, tout devient une invitation émotionnelle et affectueuse de notre berceau enfantin, notre Ville d'hier, d'aujourd'hui et de demain.
C'est dans et en cela ou se rencontre notre mémoire du goût de Mazagao, de Mazagan, d'El Jadida et de son giron régional, notre Éternel Doukkala.
Go Dos Kalla, les Dukes de Alla, bon voyage pour les uns comme pour les autres, proches ou lointains.
Doukkala demeure votre et notre fortin et votre et notre fierté ainsi que l'Héritage de chacun.
Un don pour vos enfants dans ce Maroc qui doit avoir Doukkala comme le sien et comme le nôtre ensemble dans partage comme la reconnaissance institutionnelle de notre Région Doukkala sur la Carte Administrative de tout Marocain.
Pour Khatiba Moundib et El Mostafa Larhnimi les autres qui sont les miens.
Said El Mansour Cherkaoui 3 / 21 / 2017
L'Océan et l'Horizon de nos Séjours Enfantins:
La Mer et l'Océan, je ne pouvais résister a leur vue et de plonger dedans et cela même si il fait froid, je devrais marcher, retrouver et renouveler mon baptême, nourrir de nouveau les plantes de mes pieds en touchant le fond de cette eau qui avait nourri de ses élans les âmes de mes ancêtres.
C'est la ou je retrouve mes racines et mes souffles de la vie et celle de mes cousines et cousins, y compris mes ami/es et voisin/es de mes bonheurs comme de mes chagrins. Son écume est la crème de mes mémoires innocentes et mes souvenirs anodins ainsi que des transes que je partageais dans cette eau avec d'autres parmi vous et avec les Regades dormant sur le sable ondulé chaque matin et les Smake flottant sur la surface calme et plate comme un tapis coloré de bleu luisant comme une perle autour d'un lieu de rencontres spontanées ou l'improvisation des jeux devient pour nous tous un festin.
Douce, calme, orageuse or criant de tempêtes, l'énormité de sa sagesse enfouie dans les veines de mon être ne fait que l'aimer sans retenu et sans crainte, elle a toujours été fidèle a nos rivages de naissance et nos côtes de la respiration de notre existence. Bienvenu a toi Océan et Mer qui nous a dessiné nos horizons quotidiens et nos repas sains.
Voila comment pour tous et toutes les Jdidis de tous les horizons de ce globe , je partage l’Océan comme la source de nos destins et Rahma wa Ghofrane pour ceux et celles partis sans nous avertir mais qui restent toutes et tous nos miens et précieux biens.
Said El Mansour Cherkaoui 3 / 2 / 2017
La Mer et l'Océan, je ne pouvais résister a leur vue et de plonger dedans et cela même si il fait froid, je devrais marcher, retrouver et renouveler mon baptême, nourrir de nouveau les plantes de mes pieds en touchant le fond de cette eau qui avait nourri de ses élans les âmes de mes ancêtres.
C'est la ou je retrouve mes racines et mes souffles de la vie et celle de mes cousines et cousins, y compris mes ami/es et voisin/es de mes bonheurs comme de mes chagrins. Son écume est la crème de mes mémoires innocentes et mes souvenirs anodins ainsi que des transes que je partageais dans cette eau avec d'autres parmi vous et avec les Regades dormant sur le sable ondulé chaque matin et les Smake flottant sur la surface calme et plate comme un tapis coloré de bleu luisant comme une perle autour d'un lieu de rencontres spontanées ou l'improvisation des jeux devient pour nous tous un festin.
Douce, calme, orageuse or criant de tempêtes, l'énormité de sa sagesse enfouie dans les veines de mon être ne fait que l'aimer sans retenu et sans crainte, elle a toujours été fidèle a nos rivages de naissance et nos côtes de la respiration de notre existence. Bienvenu a toi Océan et Mer qui nous a dessiné nos horizons quotidiens et nos repas sains.
Voila comment pour tous et toutes les Jdidis de tous les horizons de ce globe , je partage l’Océan comme la source de nos destins et Rahma wa Ghofrane pour ceux et celles partis sans nous avertir mais qui restent toutes et tous nos miens et précieux biens.
Said El Mansour Cherkaoui 3 / 2 / 2017
L'Hôpital de Septembre 1932 Mazagan L'organisation du Service Médical à Mazagan et dans les Doukkala est un modèle du genre et touche, on peut le dire, à la perfection. L'assistance médicale y est assurée par deux services de Médecine : l'un destiné aux hommes ; l'autre plus spécialement réservé aux femmes et aux enfants. Cette division est imposée par les mœurs indigènes et le statut familial marocain. Un service de Chirurgie complète cette organisation. Chacun de ces services est dirigé par un Médecin-Chef de service duquel dépend une série de pavillons autonomes dotés d'aménagements spéciaux et équipés suivants les dernières règles d'Hygiène et de confort modernes. C'est l'ensemble de ces pavillons qui constitue l'Hôpital dont la situation sur un terrain de vaste superficie a permis la création d'un jardin qui présente aux regards une étendue de plates-bandes émaillées de coloris délicats et qui recèle des tonnelles ombragées et reposantes. • L'Hôpital de Mazagan, construit en 1915, est le premier des hôpitaux édifiés au Maroc depuis l'occupation française. A cette époque, le Maréchal Lyautey - qui n'était encore que Général - s'attacha personnellement au contrôle des travaux et, plus d'une fois, on a pu l'entendre formuler, avec sagesse et logique, des réserves et des critiques en présence des Architectes eux-mêmes à qui incombait la bonne marche des chantiers. Il fallait, en effet, que les besoins des services hospitaliers, leur bon ordonnancement et leur emploi judicieux priment le style architectural et la ligne extérieure. Aujourd'hui, la Ville de Mazagan est, à juste titre, fière de son Hôpital monumental dont le pavillon principal est imposant, sobre et s'inspire de l'architecture locale. Cet édifice abrite les services de consultation intéressant la Médecine générale pour hommes, femmes et enfants. C'est toujours un défilé ininterrompu de malades de toutes catégories. Le service de consultation est absolument gratuit et quiconque se trouve dans le besoin reçoit là les soins que nécessite son état. Les statistiques révèlent que l'Hôpital de Mazagan traite journellement une moyenne de trois cent à trois cent cinquante consultants tant Européens qu'Indigènes. • En principe, ces consultations sont réservées aux seuls malades relevant de la Médecine Générale. Toutefois, cet exclusivisme n'a rien de rigide. Il convient surtout de tendre la main à toute la misère humaine qui vient chercher là un soulagement. C'est pourquoi on a été amené à créer un service particulier d'ophtalmologie qui fonctionne d'une façon intensive et prodigue quotidiennement ses soins à plus de 50 à 60 malades. La salle de gynécologie ne désemplit pas. La syphiligraphie et la prophylaxie antisyphilitique sont d'une pratique courante: 500 à 600 injections intraveineuses sont faites chaque mois dans le seul service de Médecine Générale, et jusqu'à 1.000 injections sous-cutanées ou intramusculaires. Le traitement des maladies qui relèvent du domaine de l'otorhinolaringologie et de l'hygiène dentaire sont d'une pratique quotidienne. Une salle de petite chirurgie est annexée au service de Médecine Générale et son utilité se manifeste dans de nombreux cas. • Il existe, en outre, un laboratoire de bactériologie et de parasitologie où se poursuit la recherche de toutes les maladies infectieuses ou contagieuses. Les malades qui présentent des symptômes alarmants sont isolés dans le pavillon du service des contagieux. " L'épouillage et la désinfection des effets sont assurés par le fonctionnement d'une étuve et un service de douches complète les possibilités de prophylaxie contre les maladies transmissibles. Il faut encore signaler un service d'ordre général : la Radiologie. Attenant au service de chirurgie, il a été prévu pour les cas qui nécessitent un diagnostic précis. Un pavillon abrite les aliénés ou présumés tels. Autour d'un patio à ciel ouvert courent des galeries sur lesquelles donnent des chambres d'isolement pour les malades mentaux en observation. • L'hôpital de Mazagan peut être considéré comme le type de l'hôpital régional mixte, puisqu'il abrite, à la fois, les civils et les militaires. L'hygiène de la Ville est assurée par un Médecin, Directeur du bureau d'hygiène, qui s'occupe également du Dispensaire municipal. La Goutte de Lait dépend du même ressort médical. En cas d'épidémie, la Ville de Mazagan est défendue par un lazaret construit aux abords de la Ville sur la route de Marrakech. Un groupe sanitaire mobile dessert, enfin, la région des Doukkala. Il a pour but de dépister les foyers épidémiques, d'assurer les soins des malades éloignés et de pratiquer la prophylaxie en général, et plus particulièrement la prophylaxie antisyphilitique dans les milieux indigènes. • Telle est l'organisation du Service Sanitaire de la Ville de Mazagan et de sa Région. Elle est donc parfaitement complète et répond absolument aux besoins de sa population souffrante. Doctoresse DELANOE, Médecin-Ohef de l'Hôpital Régional (Section Femmes)
Il Y a une préface à Mazagan, lorsqu'on y arrive de Casablanca par la route. C'est, d'abord, le village de BirDjedid-St-Hubert, ensuite, la dté d'Azemmour. Le premier (dont M. Chavent, Président de la Chambre Mixte de Mazagan, qui n'en est pas le dernier pionnier ni le rnoindre artisan, vous entretiendra tout à l'heure), le premier étale, au bord de la route impériale, ses maisons riantes aux toits de tuiles rouges, entourées de jardins et de cultures. Ses puits, ses écoles, sa gare, sa poste, ses magasins, toute la vie claire d'un petit village moderne surgi parmi les grands horizons que peuplaient naguère la broussaille et le palmier nain, tout fumants aujourd'hui des labours d'automne et piqués çà et là des taches blanches de fermes prospères. La cité d'Azemmour, au contraire, dresse aubord de l'Oum-er-Rebia, sur les rocs rouges, ses maisons anciennes, ses ruüles, et ses nobles remparts dont on ne sait quand ni par lesquels ils ont été construits, à l'abri des dunes de l'estuaire. Premiers habitants du pays ? Phéniciens ? Carthaginois ? Homains '? Gots ?.. Sans cesse pillée, ras-ée, relevée de ses ruines, elle dresse encore sa fière muraille devant les eaux boueuses du fleuve où remonte la marée. Vers l'an 1610, Thomas Legendre, voyageur français, disait dans ses Lettres Escriptes : « Ce n'est qu'un méchant port en rivière où l'on rencontre quelques pêcheurs d'aloses. » La vie continue, avec des contrastes qui s'accusent. Et, lorsque débouchant d'Azemmour et de ses jardins, vous arrivez devant la baie, voici la blanche Mazagan, au bout de son promontoire, qui se dresse sur les flots comme une île de rêve, ceinturée de ses noirs remparts. On voit des terrasses efdes minarets, des tours à poivrières que vient battre un sombre ressac. Mais on approche encore, et voici que la route toute nue se borde de palmiers d'ornement, et se divise en avenues bien ordonnées. . Une molle plage se recourbe, où vient doucement ulOurir le flot, égayée par les cabines, les canots, le casino et la. foule des baigneurs riant à l'eau salée. Des files d'automobiles, un champ de courses, des villas et, nouvelle surprise, la plus propre, la plus coquette des petites villes. Palais préfectoraux, municipaux, postiers, douaniers, banquiers ; beaux immeubles, bons restaurants, parcs publics, places, rues, fiacres, petit chemin de fer, gros auto-cars, kiosques à journaux, salle de spectacles, rien n'y manque... La Princesse lointaine a disparu. A-t-elle été' engloutie par les eaux? Non, elle est là, tout à côté, sans que vous vous en doutiez. Un pas vous conduit à la vieille Citadelle portugaise bien close de ses remparts, un autre au Mellah qui est la Juiverie, comme on disait au grand siècle, un autre chez les marchands d'œufs et de céréales. Et vous plongez ainsi, tout d'un coup, dans le grésillement de la vie indigène comme un beignet dans l'huile de la poële.
C'est ce contraste, annoncé par les paysages de la route et réalisé soudain ici, qui laisse à l'âme de Mazagan, si claire, si innocente, et un peu plate pour qui la traverse sans s'y arrêter, ce parfum mystérieux et doux des choses très anciennes, comme celles qu'on tient chez soi dans les vieilles armoires, et qu'on ne montre pas aux gens qui ne s'arrêtent que pour déjeuner mais qui pourtant, on ne sait comment, en devinent la présence secrète.
François BERGER
C'est ce contraste, annoncé par les paysages de la route et réalisé soudain ici, qui laisse à l'âme de Mazagan, si claire, si innocente, et un peu plate pour qui la traverse sans s'y arrêter, ce parfum mystérieux et doux des choses très anciennes, comme celles qu'on tient chez soi dans les vieilles armoires, et qu'on ne montre pas aux gens qui ne s'arrêtent que pour déjeuner mais qui pourtant, on ne sait comment, en devinent la présence secrète.
François BERGER
Mazagan, station balnéaire Mazagan est certainement appelée à devenir la plage à la mode ainsi qu'un centre actif d'élégance. La présence de ces charmantes estiveuses en robe et en pyiama de plage en témoigne. " De par sa situation, sa tf'mpi'rature idéale, sa plage unique sur la côte Atlantique, Mazagan est, par définition, une station balnéaire. L'homme qui prononça le premier ce mot - les vieux Mazaganais en font remonter l'époque à une vingtaine d'années en arrière - ne fit que consacrer ce que la nature avait si bien créé. Depuis une dizaine d'anni~es, tous les efforts de la Municipalité Mazaganaise ont tendu à aménager cette station et créer un cadre susceptible d'attirer l'estiveur et de le retenir. Déjà, en particulier, la voirie, d'un entretien méticuleux ; l'ordonnance de la Place Administrative et des bâtiments qui l'entourent: Salle des Fêtes, Postes, Banque d'Etat; la richesse en essence des deux parcs municipaux, aux allécs d'un dessin harmonieux, donnent à la ville un air de coquetterie qui, dès le premier contact, captive les regards du visiteur. La Municipalité, poursuivant ses efforts, a estimé qu'une « cité balnéaire» s'imposait. Il importe, en effet, de ne pas perdre de vue le côté « matériC'! » qui rend souvent plus attrayants et agréables les charmes de la nature. En matière de tourisme, il convient toujours d'envisager le visiteur le plus difficile à conlt'nter et, pour ce faire, le bon gîte ct la bonne table marchent de pair avec le hienfait des Dieux. Grâce au concours financier de l'Elat, aidée par M. le Conlrôleur Civil, chef de la Circonscriplion des Doukkala, les corps constitués et les groupements locaux, la ville est en possession d'une parcelle de 100.000 mètres longeant la plage, sur lesquels s'édifieront les immeuhles les plus modernes. Cette opération, entièrement menée par la Municipalité, n'a pas été sans difficultés qui excusent les délais nécessaires à les aplanir. Il a fallu, en efret, procéder à des redistributions, entamer la procédure d'expropriation et amener les propriétaires à composition. Les projets d'aménagement de la voirie, d'adduction d'cau, d'égotîts, etc... ainsi que les constructions, vont entrer dans la phase des réa1.sations. n. MOREAU. Chevalier' dl'. la [.tif/ion d'l!onTl,'a/' OécoT''; de la Ci'oi.!; de Gaerre Chef des SeT'vices il/llTlicipaa.I' de ,tfa::llfjtlTl.
L'Association Nautique • NORD - SUD Le Tennis-Club Fondée en 1926 par un groupe d'amis de la mer et des sports nautiques, cette Société, sous l'impulsion donnée par son Président-Fondateur, M. Jean Brunot, connaît depuis cette époque une prospérité toujours grandissante. Le nombre de ses membres actifs est passé de 54 en 1927 à 186 en 1931 et à près de 300 en 1932. Ce dernier chiffre dit assez la faveur dont jouit l'A. N. M. aussi bien auprès de la population mazaganaise qu'auprès des estivants ; ceux-ci, admis dans des conditions particulières pour la saison, bénéficient de l'installation et du matériel de la Société au même titre que les autres membres. L'Association Nautique possède trois sections également florissantes 1° la natation 2° l'aviron ; 3° le yachting. En 1932, il a été délivré 46 brevets de nageurs scolaires, un record du Maroc de Natation établi par un de nos sociétaires (50 mètres nage libre juniors, en 31" par Pastor). Un bassin flottant, construit cette année, de dimensions réglementaires, permet aux jeunes nageurs de s'entraîner en vue des compétitions futures. Quatre équipes de water-polo sont formées et s'entraînent régulièrement. A la faveur de cette installation nouvelle, les records du club ont été établis pour la première fois le 18 septembre dernier. On y relève les résultats suivants, dignes d'intérêt : 50 m. minimes (moins de 12 ans). - Moyal Elie, l' 3" 2/5 (11 ans) ; Le Baccon Alain, l' 7" 1/5 (8 ans 1/2), 100 m. relais minimes (12 à 15 ans). - Equipe Chatillon, l' 21" 4/5. 50 m. nage libre dames (moins de 16 ans). - Mil" Jacquety, 52" et Voirayhe, 55". 25 m. Cadets. - Pastor Roland, 15". 50 m. Juniors. - Pastor Joseph, 30" 4/5. 25 m. Dames. - Mlle Cristin, 19" 4/5. 50 m. Cadets. - Pastor Roland, 34" 1/5. 50 m. Dames (moins de 16 ans). - M'le Cristin, 45" 2/5. 100 m. Brasse. - Mlle Voirayhe, l' 38". Relais 3 nages (3X50). - 2' 17" 2/5. Nul doute que, avec de la persévérance et de la méthode dans l'entraînement, quelques-uns de nos jeunes tritons ..ne soient appelés à se distinguer dans les championnats futurs. L'Association Nautique de Mazagan possède pour la pratique de l'aviron : 2 yoles à 2 rameurs, 2 yoles à 4 rameurs. Ce matériel déjà important, mais qu'il faudra compléter dans l'avenir, permet à nombre de jeunes gens de suivre un entraînement régulier qui a porté ses fruits cette année. On note, en effet, au Palmarès de cette section en 1932 : 2 victoires en yole à 2 rameurs débutants (28 août à Mazagan), (11 sept. à Fédhala). 2 victoires en yole' à 2 rameurs seniors (mêmes dates). 2 secondes places' en yole à 2 rameurs juniors (mêmes dates). Les championnats d'aviron en yole à 2 rameurs seniors ont d'ailleurs été enlevés en 1929 et 1930 par une équipe de l'A. N. M. (Servières et Paray). Jusqu'à cette année, la pratique du yachting était restée à Mazagan l'apanage de quelques privilégiés, marins ou anciens marins. Le Comité directeur de 1932, voulant donner une impulsion nouvelle au sport de la voile, organisa dès le début de la saison de nombreuses sorties pour orienter les jeunes sociétaires vers ce sport dont l'apprentissage exige une attention soutenue et une compréhension des choses de la mer. Les efforts déployés ont porté leurs fruits puisqu'à la fin de cette saison estivale plusieurs de nos sociétaires ont reçu le brevet de barreur autorisé. Les sorties à bord du « Doukkali » et de « l'Hirondelle» se sont multipliées au cours de la saison et l'engouement pour le yachting a touché cette année toutes les catégories de sociétaires. Nous pensons qu'il faut encourager ce mouvement, surtout chez les jeunes gens et même les enfants. Le yachting au Maroc est encore à l'état embryonnaire, mais, nul doute que sous l'impulsion que ne manquera pas de lui donner son actif Président de Fédération Marocaine, née seulement cette année, il connaîtra sous peu une période d'active croissance et de prospérité. La rade de Mazagan est, pour la pratique de ce sport, particulièrement inLe Tennis-Club Mazaganais a été constitué au cours de l'année 1921 et n'a cessé de fonctionner jusqu'à ce jour, démontrant ainsi sa vitalité qui reste intacte. Ses « courts » installés tout d'abord route de Marrakech sur une propriété appartenant à M. Mortéo, furent abandonnés par la suite en faveur du terrain actuel qui ne manque pas de pittoresque et de charme, grâce à sa ceinture de remparts portugais et de jardins. Les Présidents successifs du Club ont été : MM. Leblanc, Frit, D' Pujol, Claude Fradin, Mondain, Villar, Urutigoïty, Alexandre Carpozen, Martineau, J. P. Lardot. Le Club a formé de très bonnes raquettes dont les succès encore récents, sont présents à la mémoire de tous, savoir: Carpozen Marcel fils, Morteo Alberto, Brudo Jean, Jacquety Georges et Henry, etc... Il convient de citer les noms des membres qui sont restés fidèles au Club depuis de longues années et lui ont apporté un concours financier, bien souvent entièrement désintéressé. No u s nommerons MM. Spinney, Netto, Urutigoïty, Benkourdel, Brudo, Carpozen frères, Birch, Jacquety frères, etc... Actuellement, le Tennis-Club Mazaganais dispose de deux bons « courts » avec vestiaire et salle de douches. Ils sont entretenus par un gardien qui reste à demeure sur le terrain et est très capable, en cas de besoin, de se servir d'une raquette et d'entraîner les débutants. Le Tennis-Club Mazaganais est affilié à la Fédération Française de Lawn Tennis. En dehors des rencontres amicales, il organise chaque année pendant les fêtes du 14 juillet, un Tournoi ouvert à tous les joueurs marocains. Ce tournoi, dont il est tenu compte des résultats, pour le classement des raquettes marocaines, est toujours un succès, étant donné l'attrait présenté par Mazagan pendant la saison estivale. Pour en faciliter le développement dans le temps prévu, la Municipalité de Mazagan met gTacieusement, à la disposition du Comité organisateur, le court qu'elle possède au Parc Paul Doumer. Il ne manque, ainsi, à notre coquette cité, rien de ce qui fait le charme des stations balnéaires d'Europe. diquée et nous restons persuadés qu'elle deviendra avant longtemps un lieu de tendez-vous pour les yachts marocains... et les autres... L'Association Nautique de Mazagan est le groupement ::;portif le plus important de notre ville; elle est l'objet de la plus grande sollicitude de la part des pouvoirs publics. Grâce à cet appui bienveillant de tous les instants, notre Association continuera sa marche ascendante pour le plus grand bien de la ieunesse mazaganaise et celui de la ville toute entière. L. LE BACCON, Président de l'A.N.M.
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Les Parcs • Le plan d'aménagement et d'extension de la ville de Mazagan, conçu en vue de la création d'une grande cité commerciale et industrielle, comportait l'établissement d'un vaste square de près de trois hectares au Sud-Ouest de la ville, dans la partie affectée à la construction d'une gare de voyageurs. De multiples raisons ont retardé jusqu'ici la réalisation de ce projet. Cependant, les divers Administrateurs qui se sont succédés à la direction des affaires municipales n'ont pas perdu de vue l'importante question des parcs et jardins. Grâce à la continuité des efforts déployés dans ce sens, la ville de Mazagan possède aujourd'hui : 1° En plein cœur de la ville, à la limite du quartier de Plaisance et Administratif, le Parc « Président Paul Doumer» d'une superficie prim i t ive de 22.000 mètres carrés environ, portée par la municipalité actuelle à 40.000 mètres carrés. Ce parc, avec ses plantations d'une superbe venue et ses parterres toujours fleuris, est un lieu de promenade très goûté par les visiteurs et la population mazaganaise. 2° A l'est du quartier de Plaisance, à . 700 mètres environ du centre de la Plage, le Parc « Président Sadi Carnot» est remarquable par l'originalité de son tracé, la variété de ses plantations exotiques et la fraîcheur de ses multiples coins ombragés.
C'est un but de promenade délicieux, dont l'accès a été rendu facile par l'établissement récent d'un boulevard et d'une rue bien aménagés. La Pépinière Municipale est contigüe à ce Parc. L'ensemble couvre 'une superficie de 2 hectares environ. 3° A l'ouest de la ville, en plein quartier indigène, le Jardin «Galliéni», plus modeste avec ses 8.000 mètres carrés de surface plantée, agrémente et aère largement cette partie de la ville. 4° A citer, pour mémoire, le square « Toupenay ll, au pied de la Cité Portugaise ; le square de la Douane, etc... L'exécution prochaine du plan d'aménagement des terrains de la Plage verra la collection cj.es parcs et jardins de Mazagan s'enrichir d'un joyau nouveau aux lignes harmonieuses et qui servira de cadre aux vastes réalisations en projet. L. LE BACCON, Ingénieur Municipal. |
Mazagan possède dans son patrimoine, le précieux privilège d'une histoire, qui s'est déroulée en l'espace de 267 ans, de 1502 à 1769, à l'époque où les Portugais, « Ces Chevaliers de l'Océan )) croyaient pouvoir facilement amener à leur foi, l'irréductible musulman. Si les villes de Rutilis Portus, dans .la rade de Mazagan et d'Azama (Azemmour), à l'embouchure du fleuve Anatis (Oum er Rebia) connurent quelque prospérité sous les dominations grecque et romaine, elles étaient en partie démolies ou peutêtre même totalement ruinées, lorsque les Portugais vinrent occuper la côte des Doukkala. La fondation de Mazagan n'est pas dûe, comme on pourrait le croire, à la réalisation d'un projet logiquement étudié, mais simplement au hasard d'une tempête effroyable qui assaillit les galères de la flotte d'Emmanuel Georges de Mello, parties de Lisbonne en 1502 pour attaquer Targa, à 35 kilomètres à l'Est de Tetouan, et ardemment convoitée par les tois de Portugal. La galère capitane, entraînée par les courants, arriva en face d'une vieille tour abandonnée, dite du Cheik « El Boreja »), et sise à 10 kilomètres environ à l'Ouest d'Azemmour. Appréciant particulièrement le climat ainsi que les qualités nautiques de la grande baie où ils se trouvaient, les Portugais réparèrent les dommages causés à leur galère, laissèrent à la tour qu'ils avaient fortifiée une petite garnison de douze hommes,bien approvisionnés en armes et en vivres, et retournèrent à Lisbonne solliciter du roi l'autorisation de construire un château fort en ce coin du Maroc. Accueillant ce projet, le Roi de Portugal Emmanuel le Fortuné, dont le règne fut marqué par les grandes expéditions de Vasco de Gama, d'Albuquerque, de Cabra?, etc..., fit construire en 1509-1510, dans la baie de Mazagan, un château fort, carré, flanqué de quatre tours, celle d'El Boreja, restant à l'Est. Cette forteresse terminée, le gouvernement en fut confié à un capitaine-major, avec une troupe de 25 cavaliers et de 100 fantassins pour se défendre. Telle est l'origine de Mazagan, que les Marocains appelaient alors El Bridja (les petits bordjs). Quant au nom de Mazagan, certains auteurs prétendent qu'il est formé de deux mots arabes: Ma-zaga qui voudrait dire: « Eau tombée »), parce qu'il n'y avait pas en ville, d'autre eau que ce:le des puits. -Les Portugais, en constr-uisant leur forteresse, marquaient ainsi leur volonté de s'établir dans le pays. En effet, que?ques années après, une ville se formait autour de la citadelle, et les Portugais l'entouraient d'une enceinte fortifiée (250 mètres sur 300), de forme quadrangulaire, flanquée de cinq bastions, dits du Gouverneur, de Saint-Antoine, de Saint-Sébastien, de l'Ange et du Saint-Esprit. Trois de ces bastions étaient tournés vers la terre, et les deux autres vers la mer. La construction de cette enceinte ne demanda pas moins de trente ans et ce n'est qu'en 1541, sous le Gouverneur Louis _de Loureiro, qu'elle fut terminée. La citadelle abritait, au premier étage, la Capitainerie Majeure, l'Intendance, l'Hôpital, la Prison des nobles et des Chevaliers de la forteresse, et probablement l'Eglise de la Miséricorde. L'intérieur de la citadelle comprenait, au rez-dechaussée : une grande salle d'armes, qui est encore parfaitement conservée et est un des spécimens les plus remarquables de l'art architectural du début du XVIm. siècle. Ce n'est qu'en 1541 que cette salle, qui mesure 33 m. 65 de long sur 34 m. 75 de large, fut affectée à usage de citerne, afin d'échapper à la disette d'eau en cas de siège. Cette salle d'armes était séparée des murs extérieurs du château par des greniers qui pouvaient contenir plus de 18.000 hectolitres de blé, et par des magasins à munitions qui s'étendaient sur trois faces. Dans cette cité enfermée dans ses remparts, vivait, au XVIII' siècle, une population de 4.000 habitants, répartis en cinq quartiers, portant chacun le nom d'un illustre Portugais. Ces habitants se composaient de gens de guerre de la noblesse du Portugal ; de Religieux de divers ordres en grand nombre, car on ne comptait pas moins de quatre églises et de huit chapelles ; ainsi que des fonctionnaires civils de la place. De ces églises ou chapelles, il ne reste que deux spécimens: l'Eglise de l'Assomption, édifiée dans la première moitié du XVI"" siècle et qui avait été transformée en une série d'habitations particulières par les israélites, lorsqu'ils vinrent réoccuper la ville, au début du XIxm. siècle. Dégagée de 1916 à 1919, cette é]?ise a été complètement restaurée et classée comme monument historique. A l'intérieur de l'église se voit encore une lJicrre tombale, ce qld permet de croire que cet édifice renfermait les tombeaux des Chevaliers Portugais. Une autre chapeZle, appelée sans raison Palais de l'Inquisition, parce 'qu'on y aurait trouvé des débris de chaînes et de ferrailles" servait au couvent franciscain établi à côté et était dédiée à Saint Sébastien. Enf:n, nous possédons encore, en bon état de conservation, le Pala's des Gouverneurs, qui sert actuellement de Tribunal au Pacha. Il semblera peut-être étrange qu'il soit resté si peu de vestiges d'un passé de deux siècles et demi de domination. Tout s'expliquera quand on connaîtra les vicissitudes par lesqueEes passèrent les Portugais pendant leur occupation de 1I-!azagan. On peut dire que ces conquérants furent tout le temps sur la brèche, pour défendre leur ville contre les agressions continuelles des Maures, qui ne pouvaient supporter cette installation de:; Infidèles en leur pays. De temps à autre, quelques courtes trèves suspendaient, pour quelques années, les hostilités, mais e3!es reprenaient plus opiniâtres chez les Maures qui voyaient dans ces luttes comme une sorte de guerre sainte. On raconte même, que les Maures ne pouvant faire le pélérinage à la Mecque, venaient guerroyer contre la place de Mazagan, brûler la poudre contre ses remparts et s'en retournaient comme ayant sa:;isfait aux prescriptions islamiques. Ce qui les encouragea dans ces attaques répétées, ce fût l'obligation où se trouvèrent les Portugais d'abandonner, dès 1541, la ville d'Azemmour où ils s'étaient installés en 1513. Successivement, les Portugais qui avaient occupé Safi, Mogador, Agadir, abandonnaient ces postes pour ne concentrer leurs efforts que sur Mazagan, qui restait le dernier boulevard de l'occupation portugaise au Maroc. En 1562, au mois de mars, le Maroc tout entier, sous le Sultan Moulay Abdallah, se souleva pour venir mettre le siège devant Mazagan. Un chroniqueur raconte que le Sultan fit appel à toute la Mauritanie, dont les montagnes et les plaines furent presque dépeuplées. La concentration se fit à Marrakech: une armée estimée à près de 200.000 hommes, fantassins ou cavaliers, vint battre les remparts de la cité portugaise. Les Portugais n'avaient à opposer à cette formidable armée que 2.600 hommes de toutes armes. Le siège de la place commença le 4 mars, des travaux considérables furent accomplis par les Maures, pour en permettre l'assaut. qui fût donné le 24 avril suivant,. mais les assiégeants ayant echoué dans leur tentative, essayèrent un nouvel assaut, quelques jours après, le 30 avril. Pendant cette nouvelle attaque, arriva de Lisbonne, une flotte de 4.000 hommes. Ces renforts décidèrent de la victoire des Portugais. Ce siège mémorable coûta la vie à 25.000 Maures; les Portugais ne perdirent seulement que 200 hommes. Ce siège de Mazagan clôtura pour un long moment l'ère des exploits des armes portugaises. Toutefois les Gouverneurs eurent Septembre 1932 La Citerne Portugaise {Photo Rote/i NORD -SUO à se défendre de nombreuses attaques de' Marocains à plusieurs reprises. A ce propos, qu'il nous soit permis de citer un trait de bravoure qui fait le plus grand honneur à la femme d'un de ces Gouverneurs, la dame Catherine de Faro, qui sauva la place de Mazagan en 1623. Pendant que le Gouverneur faisait une sortie à l'intéreur des terres, 3.000 Maures s'étaient approchés de la forteresse et pensaient pouvoir y pénétrer facilement, puisque la garnison était dehors, lorsque, s'avisant du danger, Catherine de Faro arma toutes les femmes, les posta sur les remparts et leur commanda de faire feu, en même temps qu'elle faisait fermer les portes de la ville. Son énergie sauva la situation, mais, comme on lui représentait le danger qu'allait courir le Gouverneur qui ne pourrait plus rentrer, elle répondt héroïquement : « Fermez ! il vaut mieux que je perde mon mari, qu'une place de Sa Majesté! ». Nous arrivons à la fin du XVIII' siècle, le Portugal ne s'intéressait plus au Maroc. Mazagan, la seule place portugaise sur la côte atlantique, était, pour les finances du royaume plus coûteuse à entretenir que profitable. Inutile au point de vue de la colonisation et de la conquête, Mazagan n'apparaissait plus avec son caractère religieux des premiers jours. D'autre part, le sultan Moulay Mohammed brûlait, depuis son avènement au trône, du désir de s'emparer de Mazagan, qu'il appelait sa « pierre de scanda!e ». Il fit des préparatifs considérables pour venir attaquer cette place qui ne tarda pas à être investie de tous côtés. Mais les Portugais qui voulaient se défendre, reçurent l'ordre de Lisbonne d'évacuer Mazagan. Une suspension d'hostilités de trois jours fût accordée pour ce départ. L'embarquement s'effectua le 11 mars 1769 : les Portugais avaient l'ordre formel de ne partir qu'avec les vêtements qu'ils portaient. Les Mazaganais, la fureur dans l'âme, mirent le feu à tout ce qu'ils possédaient, incendièrent leurs maisons, détruisirent tout ce que le feu ou le bombardement des Maures avaient épargné ,. ils coupèrent les pattes de leurs chevaux, tuèrent leurs troupeaux, brisèrent leurs armes, clouèrent plus de cent pièces d'artillerie et minèrent tous les bastions qui explosèrent au moment ou des milliers de Maures étaient dans la place. Plus de 8.000 périrent dans cette circonstance, écrasés par la chûte des murs. De retour en Portugal, quelques familles mazaganaises s'en furent au Brésil dans la province du Grand Para où ils fondèrent une colonie qu'ils appelèrent « Ville neuve de Mazagan» en mémoire de leur ancienne patrie. Ainsi finit la domination portugaise sur la côte du Maghreb. Après le départ des Portugais, la ville de Mazagan resta fermée et interdite à tous les habitants. Une colonie israélite obtint, en 1821, de s'installer dans l'ancienne cité dont le mur d'enceinte fût reconstruit et les ruines relevées par les Marocains. Ceux-ci au nom ancien d'El Bridja « qu'ils donnaient à Mazagan, substituèrent le nom d'El Djedida », avec défense, sous peine grave, de désigner la ville sous un autre nom. Vers 1827, quelques européens furent autorisés à résider à Mazagan, mais furent contraints, au début, de revêtir le costume israélite, afin de ne pas exciter l'animosité des indigènes et ne pas raviver le souvenir de la domination portugaise. Peu à peu, l'émigration européenne se porta sur Mazagan et, au cours du XIX' siècle, nombreuses furent les familles espagnoles qui vinrent s'installer, sous la protection des remparts de l'ancienne cité. Aucune des constructions que l'on voit actuellement et qui ne remontent qu'aux premières années de ce siècle, n'existait au dehors, et l'insécurité était telle qu'on ne pouvait songer à faire quoi que ce soit hors la ville dont les portes étaient fermées dès sept heures du soir. L'occupation française de la région en 1912 amena l'extension rapide et maintenant ininterrompue de Mazagan. .1. S
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: Présentation de l'ouvrage :
MAZAGÃO
José Manuel Azevedo e Silva
Uma cidade luso-marroquina deportada para a Amazónia,
Viseu, Palimage Editores, 2007.
Par João Marinho dos Santos
Dans l'étude qui sert d'introduction à cet ouvrage, José Manuel Azevedo e Silva, retrace sous une forme synthétique 1 'histoire de la place luso-marocaine de Mazagan, de sa fondation par le roi Emmanuel, en 1514, à sa chute, en 1769. Il cherche ensuite à accompagner ses habitants dans leur voyage à Lisbonne, dans leur déportation en Amazonie, dans leur séjour à Belém do Para, jusqu'à leur transfert à la Nouvelle-Mazagan, Nova Mazagão, sur la rive gauche de l'estuaire de l'Amazone. Cette odyssée ne s'est pas achevée là puisque l'actuelle ville de la Nova Mazagão, au Brésil, est située dans un espace différent du Magazan-le-Vieux, Magazão Velho, où avaient été installée la première colonie.
A travers les sources historiques et l'étude qu'il en fait, l'auteur du livre vise, fondamentalement, à accompagner et à expliquer les singuliers avatars de cette population itinérante. Les villes, bourgades et villages détruits, disparus, évacués et déplacés n'ont pas manqué dans l'histoire de l'Humanité, pour toutes sortes de raisons. Mais Mazagan est un cas unique quand on considère les tribulations de ses habitants.
Examinons un peu les choses: L'ensemble de documents inédits, constitué de quatre codex, appartenant aux Archives Historiques d'Outre-mer de Lisbonne, et d'autres manuscrits complémentaires, nous permet de suivre de près le départ de la communauté contrainte à abandonner l'ultime bastion portugais de la côte marocaine (Mazagan) et de s'embarquer sur 12 navires, en direction de Lisbonne, sur l'ordre du roi Joseph et du Marquis de Pombal, le 11 mars 1769.
L'un des codex, intitulé "Récit des Familles qui sont venues de la Place de Mazagão"
- Relação das Familias que vierão da Praça de Mazagão
- porte registre d'environ 400 foyers, avec l'indication de leurs membres, le lien de parenté unissant chacun d'entre eux au chef de famille, son nom, sexe et âge, le poste ou l'office des agents de la garnison militaire, les professions ou les activités des civils.
La population de la place, sous la juridiction de l'ultime gouverneur, Dinis Gregorio de Melo e Castro Mendonça, neveu du marquis de Pombal, s'élevait à environ 2100 .personnes.
Le Codex intitulé "Registre des Gages et Salaires devant être versés [une fois qu'elles seront arrivées] à la Cour et au Grao Para, aux familles et autres personnes de la Place de Mazagan qui vont s'établir [en Amazonie] sur l'ordre de Sa Majesté" nous renseigne sur le montant de l'aide financière reçue par chacun. Nous savons que s'embarquèrent à Lisbonne, sur neuf navires en partance pour le Para, 371 familles, sur un total de 2000 personnes, le 15 septembre de cette même année 1769. Ils arrivèrent au port de Belém do Para dans les premiers jours de janvier 1770. Les familles et les autres habitants de Mazagan furent installés dans cette ville du Para, avant d'être transférés dans la nouvelle ville de Mazagan, qui devait être construite sur la rive opposée de l'Amazone, et dont le plan était l'oeuvre de l'architecte gênois Domingos Sambucetti. Comme il ressort des divers documents (les plus importants se trouvent reproduits dans le livre, en annexe aux quatre codex), ils vont être, à partir de 1772, graduellement transférés à la Nouvelle Mazagan au fur et à mesure que des maisons seront achevées de construire. Cependant, le 1 décembre 1778, il restait encore dans la ville de Belém do Para 603 personnes, constituant 114 familles. On continuait à bâtir les maisons qui manquaient pour abriter les familles transitant encore à Belém: tout suggère que ce retard était dû à un problème logistique.
En nous donnant, de manière détaillée, "une information particulière et individuelle sur chaque Famille", un autre codex nous permet de nous faire un portrait fidèle de la nouvelle ville car il nous fournit des éléments très éclairants de nature économique, sociologique et caractérologique, relativement à chaque famille et à un grand nombre de ses membres, à savoir: occupations, offices, charges ou fonctions, titres honorifiques, traits de comportement et de caractère, états d'esprit, modes de vie, statut social, degré d'aisance et signes extérieurs de richesse, maladies et situation de pauvreté, facilités ou difficultés de divers ordres. Il nous procure ainsi la matière d'une histoire sociologique intéressante.
Si nous nous écartons maintenant du contenu précis de l'ouvrage de José Manuel Azevedo e Silva, nous devons rappeler que l'occupation, de la part d'un intrus ou d'un conquérant, d'une fraction de territoire (même minuscule) appartenant à une certaine communauté humaine suscite, naturellement, chez cette dernière des réactions hostiles. C'est ce qui se produisit avec les forteresses construites par les Portugais le long du littoral marocain, en particulier dans la baie de Mazagan. Ainsi, les attaques ou les sièges en vue de reconquérir la forteresse furent non seulement fréquents mais, pour ainsi dire, constants. C'est ce que nous allons montrer en rappelant les faits suivants:
Durant l'été de 1514, sous la direction des architectes Francisco e Diogo de Arruda, les travaux du château de Mazagan s'accélérèrent beaucoup sous l'effet de la forte protection militaire assurée par les Portugais soucieux de ne pas être dérangés par les Maures. Le harcèlement reprit ensuite, les Maures assiégeant ou attaquant la place, au moins durant l'année 1517, pendant cinq ou six jours.
Lors d'une escarmouche, en 1521 périrent divers Portugais et Maures sous les remparts du château de Mazagan.
En 1525, le roi de Fez vint en personne mettre le siège à la place.
En mars 1561, le fils du Chérif demanda au capitaine de Mazagan de lui remettre les clefs de la forteresse. Il s'ensuivit un affrontement de plusieurs jours qui se solda par de lourdes pertes de part et d'autre.
En 1623, plus de 10.000 Maures passèrent à l'attaque, inopinément: en réponse, la femme du Gouverneur ordonna, en l'absence de son mari, la fermeture des portes de la forteresse.
En 1640, dans un autre combat sous les remparts moururent le Capitaine et plus d'une centaine des rares cavaliers portugais qui y servaient. Et nous pourrions continuer à illustrer cet état de tension constante même si elle ne s'est pas toujours traduite en lutte armée. Nous savons que les Portugais, dans cette forteresse de Mazagan et dans d'autres, vivaient un quotidien fait de peur, d'attente angoissée et même de privation de liberté. C'est que les soldats chargés du maintien de la place ainsi que leurs familles ne pouvaient pas la quitter sans permission. Il ne faut pas cependant en inférer qu'ils étaient tous des déracinés. Au contraire, ils finissaient par s'éprendre de leur maison, de leur communauté et de l'endroit qu'ils habitaient.
Mais comment expliquer l'implantation des Portugais à Mazagan?
Selon Pierre de Cénival, dans une notice insérée dans Les Sources Inédites de l'Histoire du Maroc (Tome l, Paris, 1934, pp. 103-107) le toponyme "Mazagan" serait d'origine berbère, apparaissant, écrit sous diverses formes, dès le XIe siècle, par E. Breki et au siècle suivant par El-Idrisi (Description de l'Afrique et de ['Espagne, éd. Dozy et de Goeje, Leyde, Brill, 1866, p. 84). "Mazighan" apparaît en effet dans ces textes, et désigne une localité de pêcheurs, situé entre les villes d' Azamor et de Titi, toutes deux beaucoup plus importantes. Sur des planisphères et des portulans européens des XIV et XV e siècles, on trouve les formes Mesegan, Maseghan et Mazagem. De leur côté, les Portugais enregistrent, dans leurs descriptions, les formes Mazagâo, Mazargâo et Marzagâo.
Au commencement du XVIe siècle, l'explorateur géographe, cosmographe et cartographe, Duarte Pacheco Pereira, avait ainsi décrit, dans son ouvrage intitulé Esmeraldo de Situ Orhis, le tracé du littoral marocain qui nous intéresse en ce moment: "La seconde partie du royaume de Fez commence à la rivière Azamor, séparée par deux lieues de la baie de Mazagan [...]. Ici s'éleva jadis la ville de Mazagan, aujourd'hui détruite. Cette anse offre un bon mouillage aux grands navires, et celui qui veut s'y arrêter doit bien fixer son amarre car ici le fond sale et pierreux peut couper l'amarre. Et de cette baie vers le sud commencent les terres de Duquela, qui s'étendent sur presque quarante lieues, terres abondantes en céréales et en viandes; et dans cette baie de Mazagan viennent se charger de blé de nombreux navires venant des Royaumes de Portugal et de Castille, lorsque, pour nos péchés, Dieu nous en prive. Ces terres sont occupées par des Alarves (Arabes) d'une tribu nommée Charkia, où l'on compte plus de quarante mille cavaliers, mais qui ne portent pas d'armes".
Soulignant donc la grande importance économique et anthropologique de la région de la Duquela, l'informateur portugais, Pacheco Pereira, confirme toutefois la moindre dimension géographique et urbaine de Mazagan par comparaison avec Azamor et même Titi. Il qualifie en effet Azamor de "vila" (autrement dit, de bourgade), disant que sa rivière abonde en "poissons merveilleux, aloses grands et bons". Et quant à Titi, même s'il reconnaît qu'elle avait dernièrement perdu un quart de sa population, elle restait néanmoins une "bourgade" aux alentours très fertiles, riches en blé, viandes et poissons" à laquelle on pouvait accéder par la mer à travers une "crique où peuvent venir s'abriter des bateaux; mais que l'on prenne garde au vent du nord-est qui est ici traversier et bouleverse les eaux". Enfin, devant une telle abondance de biens, il n'est pas surprenant que les Portugais aient fréquenté le port de Mazagan, au moins à partir du XVe siècle. En 1502, pour pouvoir embarquer des chargements de blé, certains Portugais, sous les ordres d'un certain Pedro Mendes, ont été jusqu'à entreprendre quelques travaux de réparation dans le port· de Mazagan, ce qui laisse penser que l'endroit était pratiquement abandonné.
Et, l'année sui vante, un décret royal en date du 29 août enjoint au trésorier-chef de Ceuta de remettre à D. Pedro de Castro 12 muids de blé reçus de Mazagan. Mais à quelle époque les Portugais ont-ils songé à s'y fixer? Si l'on en croit un récit intitulé Nouvelle de la Fondation de la Place de Mazagan, conservé dans une copie manuscrite du XVIIIe siècle à la Bibliothèque d'Évora, c'est en 1502 qu'une escadre, commandée par un noble portugais, du nom de Jorge de Melo, et destinée à attaquer Targa, aurait mouillé dans la baie de Mazagan, empêchée par une tempête de poursuivre sa route. Les naufragés, redoutant une attaque de la population locale, se seraient réfugiés dans un fortin abandonné comme l'était, selon le témoignage de Pacheco Pereira, la plus grande partie du lieu. Ce sont ces Portugais et d'autres qui auraient cherché à construire ici un abri mais les Maures les en auraient empêchés.
Entre-temps, l'idée qu'il était profitable d'édifier une fortification à Mazagan subsistait dans l'esprit de certains conseillers du roi Emmanuel et de quelques particuliers, notamment Jorge de Melo. Ce dernier en arriva même à obtenir du roi la promesse de lui conférer la faveur d'aller "faire à ses frais et dépens à Mazagan une forteresse, dans le port et les lieux par nous indiqués ... ". Il recevrait, en outre, à titre héréditaire, la charge de capitaine de la forteresse, avec le devoir de s'acquitter de certaines obligations. Tout montre cependant que, lorsque le 27 août 1512, la flotte commandée par le Duc de Bragance en vue de conquérir Azamor arriva à Mazagan, non seulement elle ne rencontra aucune résistance de la part des Maures, mais elle ne trouva pas non plus le moindre établissement portugais.
Le développement de Mazagan fut donc le résultat de la conquête d'Azamor en 1513 et, même ainsi, ne se fit pas sans polémique. C'est que, selon quelques stratèges portugais, le site de Mazagan était apte à accueillir une forteresse, parce qu'il se trouvait dans la région des Alarves (Arabes) de la Duquela plus que de ceux d'Azamor, disposant en outre de beaucoup de bois, pâturages et sources souterraines qui pouvaient être captées en creusant des puits. De leur côté, d'autres conseillers s'interrogeaient et demandaient au roi Emmanuel s'il valait la peine de construire un château à Mazagan dans la mesure où, en édifiant une forteresse à Azamor et vu la courte distance entre les deux sites, on dominait toute la côte jusqu'à Safi. Sans compter que le port d' Azamor suffisait sans doute pour embarquer le blé que les Portugais voulaient en retirer. Au début de 1514, c'est-à-dire à une époque où avançaient rapidement les travaux de la construction de la forteresse d' Azamor et où l'on se mettait en devoir de construire celle de Mazagan, on ne s'entendait pas encore sur la nécessité de cette dernière. Mais, un fait dut peser sur la décision d'Emmanuel: l'optimisme du conquérant d'Azamor qui affirmait, dans une lettre du 30 septembre 1514, que Mazagan disposait du "meilleur port du monde".
Mazagan était bien le port naturel d'Azamor et de toute la Duquela. C'est aussi pour cette raison que les Portugais résistèrent le plus longtemps possible avant de l'abandonner. Et ils résistèrent jusqu'en 1769. A la fin de l'année précédente, une armée marocaine d'environ 75000 soldats, sous le commandement de l'empereur du Maroc, vint camper à une lieue de distance de la forteresse pour, une fois encore, y mettre le siège et tenter de la récupérer. La stratégie défensive des Portugais fut de dépaver les rues de la ville (afin que les boulets lancés par bombardes de l'ennemi fassent moins de dégâts avec leurs ricochets) et de raser les fossés des glacis (pour empêcher les assiégeants de s'y abriter). Ils essayèrent de tenir jusqu'au 11 mars 1769, jour où, comme on l'a dit, ils s'embarquèrent dans des navires portugais qui les emmenèrent à Lisbonne. Les assiégés, en voyant arriver l'armada, crurent que c'était le secours qu'ils attendaient, mais avec elle venait l'ordre de livrer la place et de s'embarquer pour le Portugal. Après un moment de révolte, les défenseurs obéirent et, la nuit venue, montèrent dans les bateaux.
Et qu'avait donc prévu le Gouvernement de Lisbonne, présidé par le puissant Marquis de Pombal?
D'employer les 2100 personnes qui résistaient dans la forteresse de Mazagan à aider au peuplement de l'Amazonie. Mazagan, en effet, ne représentait plus grand-chose pour les Portugais, tandis que sa signification était grande pour les Marocains. N'était-ce pas leur terre, leur patrie?
Des sources historiques nous disent cependant que, forcés de quitter Mazagan, certains Portugais moururent de regret, ou, pour employer un mot très portugais, de "saudade".
Source:
http://www.uc.pt/fluc/coimbra-marrakech/indexfr/etudes/mazgao/mazagao1
Viseu, Palimage Editores, 2007.
Par João Marinho dos Santos
Dans l'étude qui sert d'introduction à cet ouvrage, José Manuel Azevedo e Silva, retrace sous une forme synthétique 1 'histoire de la place luso-marocaine de Mazagan, de sa fondation par le roi Emmanuel, en 1514, à sa chute, en 1769. Il cherche ensuite à accompagner ses habitants dans leur voyage à Lisbonne, dans leur déportation en Amazonie, dans leur séjour à Belém do Para, jusqu'à leur transfert à la Nouvelle-Mazagan, Nova Mazagão, sur la rive gauche de l'estuaire de l'Amazone. Cette odyssée ne s'est pas achevée là puisque l'actuelle ville de la Nova Mazagão, au Brésil, est située dans un espace différent du Magazan-le-Vieux, Magazão Velho, où avaient été installée la première colonie.
A travers les sources historiques et l'étude qu'il en fait, l'auteur du livre vise, fondamentalement, à accompagner et à expliquer les singuliers avatars de cette population itinérante. Les villes, bourgades et villages détruits, disparus, évacués et déplacés n'ont pas manqué dans l'histoire de l'Humanité, pour toutes sortes de raisons. Mais Mazagan est un cas unique quand on considère les tribulations de ses habitants.
Examinons un peu les choses: L'ensemble de documents inédits, constitué de quatre codex, appartenant aux Archives Historiques d'Outre-mer de Lisbonne, et d'autres manuscrits complémentaires, nous permet de suivre de près le départ de la communauté contrainte à abandonner l'ultime bastion portugais de la côte marocaine (Mazagan) et de s'embarquer sur 12 navires, en direction de Lisbonne, sur l'ordre du roi Joseph et du Marquis de Pombal, le 11 mars 1769.
L'un des codex, intitulé "Récit des Familles qui sont venues de la Place de Mazagão"
- Relação das Familias que vierão da Praça de Mazagão
- porte registre d'environ 400 foyers, avec l'indication de leurs membres, le lien de parenté unissant chacun d'entre eux au chef de famille, son nom, sexe et âge, le poste ou l'office des agents de la garnison militaire, les professions ou les activités des civils.
La population de la place, sous la juridiction de l'ultime gouverneur, Dinis Gregorio de Melo e Castro Mendonça, neveu du marquis de Pombal, s'élevait à environ 2100 .personnes.
Le Codex intitulé "Registre des Gages et Salaires devant être versés [une fois qu'elles seront arrivées] à la Cour et au Grao Para, aux familles et autres personnes de la Place de Mazagan qui vont s'établir [en Amazonie] sur l'ordre de Sa Majesté" nous renseigne sur le montant de l'aide financière reçue par chacun. Nous savons que s'embarquèrent à Lisbonne, sur neuf navires en partance pour le Para, 371 familles, sur un total de 2000 personnes, le 15 septembre de cette même année 1769. Ils arrivèrent au port de Belém do Para dans les premiers jours de janvier 1770. Les familles et les autres habitants de Mazagan furent installés dans cette ville du Para, avant d'être transférés dans la nouvelle ville de Mazagan, qui devait être construite sur la rive opposée de l'Amazone, et dont le plan était l'oeuvre de l'architecte gênois Domingos Sambucetti. Comme il ressort des divers documents (les plus importants se trouvent reproduits dans le livre, en annexe aux quatre codex), ils vont être, à partir de 1772, graduellement transférés à la Nouvelle Mazagan au fur et à mesure que des maisons seront achevées de construire. Cependant, le 1 décembre 1778, il restait encore dans la ville de Belém do Para 603 personnes, constituant 114 familles. On continuait à bâtir les maisons qui manquaient pour abriter les familles transitant encore à Belém: tout suggère que ce retard était dû à un problème logistique.
En nous donnant, de manière détaillée, "une information particulière et individuelle sur chaque Famille", un autre codex nous permet de nous faire un portrait fidèle de la nouvelle ville car il nous fournit des éléments très éclairants de nature économique, sociologique et caractérologique, relativement à chaque famille et à un grand nombre de ses membres, à savoir: occupations, offices, charges ou fonctions, titres honorifiques, traits de comportement et de caractère, états d'esprit, modes de vie, statut social, degré d'aisance et signes extérieurs de richesse, maladies et situation de pauvreté, facilités ou difficultés de divers ordres. Il nous procure ainsi la matière d'une histoire sociologique intéressante.
Si nous nous écartons maintenant du contenu précis de l'ouvrage de José Manuel Azevedo e Silva, nous devons rappeler que l'occupation, de la part d'un intrus ou d'un conquérant, d'une fraction de territoire (même minuscule) appartenant à une certaine communauté humaine suscite, naturellement, chez cette dernière des réactions hostiles. C'est ce qui se produisit avec les forteresses construites par les Portugais le long du littoral marocain, en particulier dans la baie de Mazagan. Ainsi, les attaques ou les sièges en vue de reconquérir la forteresse furent non seulement fréquents mais, pour ainsi dire, constants. C'est ce que nous allons montrer en rappelant les faits suivants:
Durant l'été de 1514, sous la direction des architectes Francisco e Diogo de Arruda, les travaux du château de Mazagan s'accélérèrent beaucoup sous l'effet de la forte protection militaire assurée par les Portugais soucieux de ne pas être dérangés par les Maures. Le harcèlement reprit ensuite, les Maures assiégeant ou attaquant la place, au moins durant l'année 1517, pendant cinq ou six jours.
Lors d'une escarmouche, en 1521 périrent divers Portugais et Maures sous les remparts du château de Mazagan.
En 1525, le roi de Fez vint en personne mettre le siège à la place.
En mars 1561, le fils du Chérif demanda au capitaine de Mazagan de lui remettre les clefs de la forteresse. Il s'ensuivit un affrontement de plusieurs jours qui se solda par de lourdes pertes de part et d'autre.
En 1623, plus de 10.000 Maures passèrent à l'attaque, inopinément: en réponse, la femme du Gouverneur ordonna, en l'absence de son mari, la fermeture des portes de la forteresse.
En 1640, dans un autre combat sous les remparts moururent le Capitaine et plus d'une centaine des rares cavaliers portugais qui y servaient. Et nous pourrions continuer à illustrer cet état de tension constante même si elle ne s'est pas toujours traduite en lutte armée. Nous savons que les Portugais, dans cette forteresse de Mazagan et dans d'autres, vivaient un quotidien fait de peur, d'attente angoissée et même de privation de liberté. C'est que les soldats chargés du maintien de la place ainsi que leurs familles ne pouvaient pas la quitter sans permission. Il ne faut pas cependant en inférer qu'ils étaient tous des déracinés. Au contraire, ils finissaient par s'éprendre de leur maison, de leur communauté et de l'endroit qu'ils habitaient.
Mais comment expliquer l'implantation des Portugais à Mazagan?
Selon Pierre de Cénival, dans une notice insérée dans Les Sources Inédites de l'Histoire du Maroc (Tome l, Paris, 1934, pp. 103-107) le toponyme "Mazagan" serait d'origine berbère, apparaissant, écrit sous diverses formes, dès le XIe siècle, par E. Breki et au siècle suivant par El-Idrisi (Description de l'Afrique et de ['Espagne, éd. Dozy et de Goeje, Leyde, Brill, 1866, p. 84). "Mazighan" apparaît en effet dans ces textes, et désigne une localité de pêcheurs, situé entre les villes d' Azamor et de Titi, toutes deux beaucoup plus importantes. Sur des planisphères et des portulans européens des XIV et XV e siècles, on trouve les formes Mesegan, Maseghan et Mazagem. De leur côté, les Portugais enregistrent, dans leurs descriptions, les formes Mazagâo, Mazargâo et Marzagâo.
Au commencement du XVIe siècle, l'explorateur géographe, cosmographe et cartographe, Duarte Pacheco Pereira, avait ainsi décrit, dans son ouvrage intitulé Esmeraldo de Situ Orhis, le tracé du littoral marocain qui nous intéresse en ce moment: "La seconde partie du royaume de Fez commence à la rivière Azamor, séparée par deux lieues de la baie de Mazagan [...]. Ici s'éleva jadis la ville de Mazagan, aujourd'hui détruite. Cette anse offre un bon mouillage aux grands navires, et celui qui veut s'y arrêter doit bien fixer son amarre car ici le fond sale et pierreux peut couper l'amarre. Et de cette baie vers le sud commencent les terres de Duquela, qui s'étendent sur presque quarante lieues, terres abondantes en céréales et en viandes; et dans cette baie de Mazagan viennent se charger de blé de nombreux navires venant des Royaumes de Portugal et de Castille, lorsque, pour nos péchés, Dieu nous en prive. Ces terres sont occupées par des Alarves (Arabes) d'une tribu nommée Charkia, où l'on compte plus de quarante mille cavaliers, mais qui ne portent pas d'armes".
Soulignant donc la grande importance économique et anthropologique de la région de la Duquela, l'informateur portugais, Pacheco Pereira, confirme toutefois la moindre dimension géographique et urbaine de Mazagan par comparaison avec Azamor et même Titi. Il qualifie en effet Azamor de "vila" (autrement dit, de bourgade), disant que sa rivière abonde en "poissons merveilleux, aloses grands et bons". Et quant à Titi, même s'il reconnaît qu'elle avait dernièrement perdu un quart de sa population, elle restait néanmoins une "bourgade" aux alentours très fertiles, riches en blé, viandes et poissons" à laquelle on pouvait accéder par la mer à travers une "crique où peuvent venir s'abriter des bateaux; mais que l'on prenne garde au vent du nord-est qui est ici traversier et bouleverse les eaux". Enfin, devant une telle abondance de biens, il n'est pas surprenant que les Portugais aient fréquenté le port de Mazagan, au moins à partir du XVe siècle. En 1502, pour pouvoir embarquer des chargements de blé, certains Portugais, sous les ordres d'un certain Pedro Mendes, ont été jusqu'à entreprendre quelques travaux de réparation dans le port· de Mazagan, ce qui laisse penser que l'endroit était pratiquement abandonné.
Et, l'année sui vante, un décret royal en date du 29 août enjoint au trésorier-chef de Ceuta de remettre à D. Pedro de Castro 12 muids de blé reçus de Mazagan. Mais à quelle époque les Portugais ont-ils songé à s'y fixer? Si l'on en croit un récit intitulé Nouvelle de la Fondation de la Place de Mazagan, conservé dans une copie manuscrite du XVIIIe siècle à la Bibliothèque d'Évora, c'est en 1502 qu'une escadre, commandée par un noble portugais, du nom de Jorge de Melo, et destinée à attaquer Targa, aurait mouillé dans la baie de Mazagan, empêchée par une tempête de poursuivre sa route. Les naufragés, redoutant une attaque de la population locale, se seraient réfugiés dans un fortin abandonné comme l'était, selon le témoignage de Pacheco Pereira, la plus grande partie du lieu. Ce sont ces Portugais et d'autres qui auraient cherché à construire ici un abri mais les Maures les en auraient empêchés.
Entre-temps, l'idée qu'il était profitable d'édifier une fortification à Mazagan subsistait dans l'esprit de certains conseillers du roi Emmanuel et de quelques particuliers, notamment Jorge de Melo. Ce dernier en arriva même à obtenir du roi la promesse de lui conférer la faveur d'aller "faire à ses frais et dépens à Mazagan une forteresse, dans le port et les lieux par nous indiqués ... ". Il recevrait, en outre, à titre héréditaire, la charge de capitaine de la forteresse, avec le devoir de s'acquitter de certaines obligations. Tout montre cependant que, lorsque le 27 août 1512, la flotte commandée par le Duc de Bragance en vue de conquérir Azamor arriva à Mazagan, non seulement elle ne rencontra aucune résistance de la part des Maures, mais elle ne trouva pas non plus le moindre établissement portugais.
Le développement de Mazagan fut donc le résultat de la conquête d'Azamor en 1513 et, même ainsi, ne se fit pas sans polémique. C'est que, selon quelques stratèges portugais, le site de Mazagan était apte à accueillir une forteresse, parce qu'il se trouvait dans la région des Alarves (Arabes) de la Duquela plus que de ceux d'Azamor, disposant en outre de beaucoup de bois, pâturages et sources souterraines qui pouvaient être captées en creusant des puits. De leur côté, d'autres conseillers s'interrogeaient et demandaient au roi Emmanuel s'il valait la peine de construire un château à Mazagan dans la mesure où, en édifiant une forteresse à Azamor et vu la courte distance entre les deux sites, on dominait toute la côte jusqu'à Safi. Sans compter que le port d' Azamor suffisait sans doute pour embarquer le blé que les Portugais voulaient en retirer. Au début de 1514, c'est-à-dire à une époque où avançaient rapidement les travaux de la construction de la forteresse d' Azamor et où l'on se mettait en devoir de construire celle de Mazagan, on ne s'entendait pas encore sur la nécessité de cette dernière. Mais, un fait dut peser sur la décision d'Emmanuel: l'optimisme du conquérant d'Azamor qui affirmait, dans une lettre du 30 septembre 1514, que Mazagan disposait du "meilleur port du monde".
Mazagan était bien le port naturel d'Azamor et de toute la Duquela. C'est aussi pour cette raison que les Portugais résistèrent le plus longtemps possible avant de l'abandonner. Et ils résistèrent jusqu'en 1769. A la fin de l'année précédente, une armée marocaine d'environ 75000 soldats, sous le commandement de l'empereur du Maroc, vint camper à une lieue de distance de la forteresse pour, une fois encore, y mettre le siège et tenter de la récupérer. La stratégie défensive des Portugais fut de dépaver les rues de la ville (afin que les boulets lancés par bombardes de l'ennemi fassent moins de dégâts avec leurs ricochets) et de raser les fossés des glacis (pour empêcher les assiégeants de s'y abriter). Ils essayèrent de tenir jusqu'au 11 mars 1769, jour où, comme on l'a dit, ils s'embarquèrent dans des navires portugais qui les emmenèrent à Lisbonne. Les assiégés, en voyant arriver l'armada, crurent que c'était le secours qu'ils attendaient, mais avec elle venait l'ordre de livrer la place et de s'embarquer pour le Portugal. Après un moment de révolte, les défenseurs obéirent et, la nuit venue, montèrent dans les bateaux.
Et qu'avait donc prévu le Gouvernement de Lisbonne, présidé par le puissant Marquis de Pombal?
D'employer les 2100 personnes qui résistaient dans la forteresse de Mazagan à aider au peuplement de l'Amazonie. Mazagan, en effet, ne représentait plus grand-chose pour les Portugais, tandis que sa signification était grande pour les Marocains. N'était-ce pas leur terre, leur patrie?
Des sources historiques nous disent cependant que, forcés de quitter Mazagan, certains Portugais moururent de regret, ou, pour employer un mot très portugais, de "saudade".
Source:
http://www.uc.pt/fluc/coimbra-marrakech/indexfr/etudes/mazgao/mazagao1
Mazaɣan, Mazaghan, ⵎⴰⵣⴰⵖⴰⵏ; جّديدة; ejjdida; الجديدة Al-Jadida; Mazagão; Mazagan
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FAMILIYA BENATTAR DE MAZAGAN - EL JADIDA
FAMILIYA BENATTAR 1945
FAMILIYA BENATTAR DE MAZAGAN - EL JADIDA
Les Benattar détenaient les services de l'Assurance et la vente des Motocyclettes Peugeot et Vélo-solex et autres en face d'un autre Grand Magasin de Confection et de Modes appartenant et nommée aussi Chez Haziza.
Deux des enfants des Benattar (un grand blond et un brun petit) étaient parmi nos copains et avec notre Groupe de Zitoune - Olivier, Marco, Puglisi, Tackx, Glignac, Cherraf, Charraf, Chatraoui, Ould Zemouriya, Vidal, Kamal, Sordo, Bouhadou, Benchekroun, Naim, Ould Cheulh, Nicole, Mouizina, Ouled Haj Tahar, Mouizina, Mouine, Chorfi, Khatib, Boujibar et d'autres qui faisaient parti de notre Groupe du Club Nautique et du Lycée Mixte et venaient avec les autres copains assister a la Salle des Sport a nos matchs de Hand Ball et de Basket Ball. Dans ce Groupe, il faut citer aussi Khakham, devenu Maître d'Ecole a l'Ecole Judaïque de l'Alliance Israelite d'El Jadida avec comme Directeur Mr. Simon Bensimhon. Khakham devint un dirigeant actif de notre Equipe de Hand Ball, EJUC et aussi au sein du DHJ Foot Ball.
La maison des Benattar se trouvait en premier du coté de la Place Mershan / Galieni / Jerda et par la suite une autre partie de la Famille des Benattar habitait dans le plus ancien immeuble de Mazagan et El Jadida, qui fut le lieu de la première poste de la Ville fondée par Issac Brudo vers 1880 et au rez de chausse du meme immeuble se trouvait la Papeterie et l'Imprimerie Benarroch, le Photographe Dede dont les photos sont reproduites dans plusieurs de mes publications. Sur le cote gauche se trouvait aussi le plus vieux Casino et Salle de Cinema, Cine Le Paris de Madame Dufour.
La place en face servait aussi au stationnement des cars de transport en commun dont les cars de mon Père Moulay Ahmed Cherkaoui faisait stationner ses cars avant qu'il ne construisit derrière ce bloc d'immeuble la premiere gare routière de Mazagan juxtaposant le Port.
Comme mentionné plus haut, vu l’activité de transport de mon Père, nous avions entretenu une relation étroite avec la Famille Benattar dont le Père avait un bureau qui se situait entre l'Hotel Royal et le Cadastre sur la Route de Marrakech. Cette ville du Sud Marocain était le lieu de naissance de mon Père et servait aussi comme le centre névralgique de ses entreprises de Transport en Commun depuis 1922 - 1925. Il va sans dire que mon Père occupait un role de liaison et servait aussi de courroie de transmission entre les Commerçants Judaïques, Musulmans et Chrétiens dans l'ensemble du territoire couvert par les dessertes entreprises par ses cars.
Il faut noter aussi en passant que l'Hotel Royal est la propriété de la Famille Judaïque Mazaganaise les Pilo et cela jusqu’à nos jours et qui est encore géré par Max Pilo. Max est actuellement appelé affectueusement par certains Judaïques Marocains par le Kniya:
"L'u des Derniers Mohicans."
Dans ma publication suivante:
http://www.lemag.ma/Une-Memoire-Mosaique-Judaique-du-Maroc-Authentique_a88742.html
sur la première photo figure Max Pilo qui est effectivement debout a cote d'un autre pilier des Familles Judaïques de Mazagan / El Jadida, Samy Zenati.
Voila Mouhsine Laroussi pour le commentaire sur ta photo que je vais republier ailleurs en mentionnant ton nom. Merci pour ce trésor de ma Mémoire Familiale de Mazagan - El Jadida.
FAMILIYA BENATTAR 1945
FAMILIYA BENATTAR DE MAZAGAN - EL JADIDA
Les Benattar détenaient les services de l'Assurance et la vente des Motocyclettes Peugeot et Vélo-solex et autres en face d'un autre Grand Magasin de Confection et de Modes appartenant et nommée aussi Chez Haziza.
Deux des enfants des Benattar (un grand blond et un brun petit) étaient parmi nos copains et avec notre Groupe de Zitoune - Olivier, Marco, Puglisi, Tackx, Glignac, Cherraf, Charraf, Chatraoui, Ould Zemouriya, Vidal, Kamal, Sordo, Bouhadou, Benchekroun, Naim, Ould Cheulh, Nicole, Mouizina, Ouled Haj Tahar, Mouizina, Mouine, Chorfi, Khatib, Boujibar et d'autres qui faisaient parti de notre Groupe du Club Nautique et du Lycée Mixte et venaient avec les autres copains assister a la Salle des Sport a nos matchs de Hand Ball et de Basket Ball. Dans ce Groupe, il faut citer aussi Khakham, devenu Maître d'Ecole a l'Ecole Judaïque de l'Alliance Israelite d'El Jadida avec comme Directeur Mr. Simon Bensimhon. Khakham devint un dirigeant actif de notre Equipe de Hand Ball, EJUC et aussi au sein du DHJ Foot Ball.
La maison des Benattar se trouvait en premier du coté de la Place Mershan / Galieni / Jerda et par la suite une autre partie de la Famille des Benattar habitait dans le plus ancien immeuble de Mazagan et El Jadida, qui fut le lieu de la première poste de la Ville fondée par Issac Brudo vers 1880 et au rez de chausse du meme immeuble se trouvait la Papeterie et l'Imprimerie Benarroch, le Photographe Dede dont les photos sont reproduites dans plusieurs de mes publications. Sur le cote gauche se trouvait aussi le plus vieux Casino et Salle de Cinema, Cine Le Paris de Madame Dufour.
La place en face servait aussi au stationnement des cars de transport en commun dont les cars de mon Père Moulay Ahmed Cherkaoui faisait stationner ses cars avant qu'il ne construisit derrière ce bloc d'immeuble la premiere gare routière de Mazagan juxtaposant le Port.
Comme mentionné plus haut, vu l’activité de transport de mon Père, nous avions entretenu une relation étroite avec la Famille Benattar dont le Père avait un bureau qui se situait entre l'Hotel Royal et le Cadastre sur la Route de Marrakech. Cette ville du Sud Marocain était le lieu de naissance de mon Père et servait aussi comme le centre névralgique de ses entreprises de Transport en Commun depuis 1922 - 1925. Il va sans dire que mon Père occupait un role de liaison et servait aussi de courroie de transmission entre les Commerçants Judaïques, Musulmans et Chrétiens dans l'ensemble du territoire couvert par les dessertes entreprises par ses cars.
Il faut noter aussi en passant que l'Hotel Royal est la propriété de la Famille Judaïque Mazaganaise les Pilo et cela jusqu’à nos jours et qui est encore géré par Max Pilo. Max est actuellement appelé affectueusement par certains Judaïques Marocains par le Kniya:
"L'u des Derniers Mohicans."
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http://www.lemag.ma/Une-Memoire-Mosaique-Judaique-du-Maroc-Authentique_a88742.html
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Voila Mouhsine Laroussi pour le commentaire sur ta photo que je vais republier ailleurs en mentionnant ton nom. Merci pour ce trésor de ma Mémoire Familiale de Mazagan - El Jadida.
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Documents et photos par Dr. Said El Mansour Cherkaoui est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution
- Pas d'Utilisation Commerciale
- Pas de Modification 4.0 International.
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