Madame Philippe, La Marquise et la Royale:
LA DYNASTIE DES PHILIPPINS Mr. et Mme Philippe et les Silhouettes de la Renaissance de Mazagan et El Jadida A l'origine Madame Philippe était une institutrice a l'École Clemenceau si je ne m'abuse pas ma mémoire ou avec Abdelkrim - Krimou (Chiadmi) Moundib (Rahimahou Allah) -Krimou - Abdelkrim Chergui, Jillali Fifani, Aboukacem Aboufariss pour ne citer que ceux qui participent ici, le lieu de notre premiere instruction primaire avec le Fameux et l'Intouchable Mr. Ratel celui qui passait ses Dimanches et les Vacances avec nous au lieu d'aller a la pèche ou a la chasse parce qu'il tenait a cœur que nous réussissions notre passage a la sixième, c’était pour lui la priorité des priorité. Allah ya Rahmou wa Jalil ala Mr. Ratel Rahma - Éternel Bénédiction et Miséricorde pour Mr. Ratel, Ameen. Par la même, Mr. Ratel incarnait le Cheri-Bibi avec son éternel mégot de Gitane ou Troupe Mais qu'il collait au coin de ses lèvres. Une personnalité de haute facture d’intégrité, de dévouement a la tache et a nous et une gentillesse que seul la correction pouvait être la limite. En effet, grâce a Mr. Ratel, je suis en train d’écrire ces mots ici. Et c'est dans un tel cadre que Madame Philippe évolua dans nos projections de notre mémoire encensées de bonté et de références adorables. Madame Philippe, moi je me rappelles d'elle, quand elle était encore a la Marquise, quand la Marquise était une Pâtisserie, Confiserie et Chocolatier et qu'une librairie était sa proche voisine suivi de l’Épicerie Ouled Laredo au coin, le Frère de Mr. Laredo Ancien Consul / Agent Commercial de la Grand Bretagne et dont la battisse de leurs Ancêtres et Pères avec style Maure, balcons et décoration ferronnière se trouve juste en face de la Citerne Portugaise. Madame Philippe que ce soit a la Marquise ou a la Royale, on l’assimilait a des des délices paradisiaques de notre environnement paisible et communautaire. J'ai fréquenté Madame Philippe beaucoup plus que je peux le penser, du fait aussi que mon Père et mon Frère (Moulay Ahmed et Si Abdessalam Cherkaoui - Rahimahoum Allah) avaient comme ami et coiffeur, Mr. Bensimon qui tenait un salon juste a cote de Madame Philippe. Par la suite lorsque Madame Philippe a ouvert Royale avec son Mari qui était un Maître Pâtissier et il y avait avec lui les enfants de Derb Bendriss comme apprenti-pâtissier. Le Grand Monsieur avec un tablier blanc qui ceinturait son pantalon, il était un vrai Doukkali, Mr. Philippe, il était un costaud et chaleureux dans ses prestations, il venait souvent joindre au Café pour discuter avec nous, aimable, reconnaissait les uns et les voisins. Mr. Philippe faisait partie de l'ambiance. Une telle présence renforçait la qualité des produits et du service et rendait le lieu une place respectée par tout ceux qui la fréquentaient et c'est pour cela que les Femmes venaient toutes seules soit en compagnie de leurs amies ou de leurs enfants. Au fait, a l’époque, chez Madame Philippe c’était la seule place - Café dans toute la ville (a part l'Hotel Marhaba, Club Nautique et le Club Tennis) ou on trouvait la présence de la noblesse féminine notable et ces Dames venaient chez Mr et Mme Philippe parce que c'est un lieu ou le respect faisait parti intégrante de l'ambiance qui régnait d'une façon taciturne en et sur ce lieu et cela de part et d'autre, de la part des propriétaires la Famille Philippe comme de la part des clients et de ceux qui fréquentaient cet espace de bien-être familial. Avec les Tasso du coté du Souk, et le premier Tasso dans l'Avenue de Haziza - Bata et enfin la première Boulangerie - Pâtisserie en face de la Banque du Maroc étaient les 3 les plus en vue. Chez Madame Philippe, a la Marquise et a la Royale, elle était la seule Pâtisserie, Confiserie et Chocolatière et Glacier en deçà d'un salon de the. En somme, la tradition typiquement Française, Anglaise, Germanique (Allemande et Autrichienne) et Italique/Italienne sous le même toit. Madame Philippe était fameuse pour les bonbons fait maison, la glace fait maison, surtout les Mille - Feuilles, Surtout Surtout les Éclairs, et sans oublier Surtout Surtout Surtout les Gâteaux au Chocolat comme la Foret Noire et enfin Surtout, Surtout Surtout Surtout les Fameuses Ultra Grande et Délicieuse Les Buches de Noel. Madame Philippe n’était pas seulement un lieu de détente seulement, c’était aussi un lieu de rendez vous avec nos mémoires courantes et même celle antécédentes de nos Parents. A cote de la nouvelle adresse de Madame Philippe, La Royale, c’était le Garage ou la Gare Routière d'origine de Mazagan. Sur la gauche de la Royale se trouvait dans le temps un magasin au "Bon Chic de Paris", ou seulement Hassan pouvait rivaliser avec concernant les slips "Éminence' et les chemises a longues manches et avec poignées et a sa droite se trouvait Salon Bensimon et la CTM. Pour ne citer que peu dans cet espace, Bensimon que l'on nommait Baba Bensimon et aussi Baba Bensimo le Coiffeur, son Père était un Grand Ami de mon Père, depuis les années Vingt et Trente, le fils quoique avancé dans l'âge que mon Grand Frère (Allah Ya Ramhoum Ajmaiine) étaient deux des plus grands amis et continuèrent la relation de nos deux Pères. Cette relation devenait même une partie de la routine de la Ganna quotidienne, puisque Baba Bensimo et mon Frère Si Abdessalam partageaient chaque jour "Tenfiha" alors si on connait cette habitude tu pourrais imaginer le degré de complicité existante et adjacente entre ses utilisateurs intimes. Entre ces navettes, Baba Bensimon était celui que mon Père allait pour se faire raser le visage et couper les cheveux et m'emmenait pour se faire couper les cheveux aussi alors que j’étais tout petit. Madame Philippe était encore dans la Marquise a cette période. Bien plus tard, aller chez Baba Bensimo devint aussi une Grande Fête et une grande raison de "descendre a la Medina" surtout lorsque Madame Philippe déménagea de la Marquise et s'installa a la Royale, eh oui Baba Bensimon allait toujours a coté chez Madame Philippe la Pâtissière pour nous chercher des gâteaux et mon Frère faisait venir une Sèiniya de Thé du Café Maure du Soussi qui se trouvait juste a côté de l'Hotel de France tenu par la Mère de Max Pilo et Max est toujours a El Jadida. En parallèle a tout cela, pour les grandes fêtes, nous on passait la commande pour les gâteaux de Madame Philippe surtout pour Noel directement a la Villa de Mme Philippe. En effet, Madame Philippe habitait la Rue Colbert et tenez vous bien, c'est en face du Parc Lyautey, l'autre Villa adjacente était la Villa de la Famille Bendellac, le Directeur des Moulins et leur rue s'appelait la Rue Jean Bart, Hey tenez vous bien, la Rue Jean Bart c'est la Rue ou je suis Né et porte le nom actuellement de Abdelkader Ben Drigua juste en face de l'entrée principale du Parc Lyautey - Mohammed V. Madame Philippe était donc notre voisine, son Mari Mr. Philippe quand il revenait du travail et garait sa voiture dans son garage, tous les "Petits Marocains" de la Rue Colbert l'attendaient au coin de la rue. Comme c’était un Maître Confiseur et Pâtissier, il sentait bon et délicieux et distribuait les bonbons a ses petits voisins. A coté de la Villa de Mr. et Mme Philippe, il y avait un terrain vide qui était en fait un jardin de la villa de Bendelek et juste a coté de ce terrain se trouvait Dar Al Askri, le cousin de El Arbi Chaibi Zenfari. Pour une petite précision, celui qui acheta la Marquise de Mme Philippe est le même qui acheta la Royale de Mme Philippe et moralité de l'histoire, il était Garçon chez Mme Philippe a la Marquise. Il connaissait bien les Philippe. Les Cabessa Calabassa chez Bensimon et Les Voisins d'Affaires de la Royale: . Chez Baba Bensimo on rencontrait que les "grosses légumes, je devrais dire les Grosses Citrouilles de Mazagan - El Jadida" Los Cabessa Calabassa comme disait mon Oncle Haj Abdellah Taleb Hmad Lyoussi - Ait Youssi, Rabouna Karim. En face de son Cafe, qui s'appelait Cafe des Sports, Il y avait aussi le cousin de Baba Bensimon qui occupait un magasin en face de l'ancien Cinéma Métropole - Taj - Rif, il était Tailleur de Style et dont le Frère de Si Mohamed Naim, notre Steve Reeves travailla et appris le métier avec lui. Par la suite, Naim le Tailleur ouvrit son échoppe dans l'intervalle entre Cafe Behara qui amène au souk de Khiatas / Baya Café et l'autre qui remonte la Degaga et aboutit sur Jarda, ancienne Place Galieni et Mershan. Ces Cabessa Calabassa venaient chez Bensimon Salon de Facelift, une source de jouvence mais aussi comme tous les Coiffeurs qui se respectent étaient des sources de connaissance, un genre de Radio Medina et Trottoir ensemble pour les cours des affaires mazaganaises. En effet, les Salons de Coiffure et de Béatification servaient aussi comme des mini-bourse de valeurs éparpillées dans un périmètre urbain central et périphérique concentrée et servaient donc de points de rencontre, d’échange et de transactions de valeurs de toutes sortes qui faisaient de ces lieux un prestige d'en faire partie. Un de ces riches caractères était le Benjamin Laredo, le Frère Benjamin de celui qui tenait une Épicerie au coin entre la Marquise et le Café et Brasserie des Commerçants, devenu Tarik par la suite. Les Laredo de Mazagan étaient les descendants des premiers Judaïques venus s'installer a Mehdouma lorsque le Roi Sidi Abderrahman entreprit un repeuplement de la Ville suite au depart des Portugais. Les Laredo étaient aussi les directs descendants des premiers Judaïques Maures chassés de la Grande Andalousie suite a Reconquista et l'Inquisition par Alphonse 6 et Isabella la Catholique. Nos veillées tardives et les discussions attenantes avec Mr. Laredo étaient pour nous aussi des cours d'Histoire que par la suite des études plus avancées ne faisaient que confirmer l’authenticité de leurs narrations et leurs origines. En effet, le soir tard, on raccompagnait Mr. Laredo qui avec sa canne de bois d’ébène, d'ivoire et avec une pomme d'argent, habille comme Borsalino / Al Capone, d'un trois pièces et coiffé d'un chapeau de circonstances, on avait l'impression de marcher a cote de Orson Welles que l'on accompagnait vers les lieux de son tournage, juste en face de la Citerne Portugaise. Mr. Laredo était un grand homme de bonne carrure et portait toujours des livres, magazines et journaux, un homme de lettres et de prestige social. Mr Laredo nous invitait toujours a l’intérieur de sa grande demeure, un palais moresque des plus représentatifs de la fusion de l'architecture portugaise, andalouse et des riad marocains d'antan. A l’intérieur et pour l’époque, il avait la plus grande collection de livres sur la Ville d'El Jadida et nous laissait les lire et regarder toutes les photos anciennes qui y figuraient. Par cela, on redécouvrait notre ville et nous commençons déjà a comprendre qu'elle était déjà sur la voie d’être ensevelie par d'autres mémoires et d'autres déviations de la pensée citadine. En effet, déjà a cette époque, on voyait déferler devant nous les fantômes et les ombres des bâtisseurs de cette ville qui s'acharnaient a ne pas la laisser se faire emporter par les vagues et les tempêtes mercantilistes et spéculatives qui ne regardent que la façade de la rentabilité immédiate et incongrue socialement parlant. Mr. Laredo était un homme jovial qui nous parlait avec l'accent Doukkali et un Français nourrit d'Anglais, une encyclopédie vivante et expérimentée était devant nous, alors que nous on était encore des Élèves du Lycée.
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Said EL Mansour CherkaouiFils de la Perle Bleu de l'Atlantique, Mazagan, ma Demeure reste fondée et enracinée dans les profondeurs de tes sables éternels et parmi tes murs anciens et nouveaux comme une enclave érigée dans le territoire de ta pensée libre et de celle de tes enfants exilés. Documents et photos par Dr. Said El Mansour Cherkaoui est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution
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Juillet 2017
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